Soutenir le plan de la France pour accroître la transparence sur la déforestation
Trase a œuvré avec le gouvernement français pour soutenir la mise en œuvre de la stratégie de celui-ci visant à mettre fin à la déforestation liée aux importations de produits agricoles.
Photo credit: Cueiras river, Amazonas State // Rogerio Assis
Trase a créé pour le ministère de la Transition écologique un tableau de bord interactif d’évaluation des risques, afin d’accroître la transparence de la chaîne d’approvisionnement et d’inciter les entreprises à prendre des mesures pour dissocier les importations de soja du risque de contribuer à la déforestation.
En 2018, la France a lancé sa Stratégie nationale de lutte contre la déforestation
importée (SNDI) suite aux engagements pris dans le cadre de son Plan Climat l’année précédente. Cette stratégie vise à mettre un terme d’ici 2030 aux importations de produits agricoles non durables qui contribuent le plus à la déforestation et au changement climatique, tels que le bœuf, le cacao, l’huile de palme, le caoutchouc et le soja.
Menée par le ministère de la Transition écologique, cette stratégie comprend un
certain nombre de mesures, y compris la création d’une plateforme nationale pour inciter les entreprises et les investisseurs à prendre des dispositions pour définir et mettre en œuvre des engagements « zéro déforestation », améliorer la transparence pour l’analyse des risques et la responsabilité face à ces derniers, et faciliter les travaux sur la traçabilité des produits de base présentant un risque de déforestation.
Cependant, la complexité du commerce mondial et le manque de données accessibles et fiables entravent la traçabilité dans les chaînes d’approvisionnement et présentent des défis pour la mise en œuvre de ce type de stratégie. Ce manque de visibilité réduit l’incitation et la capacité des entreprises et des investisseurs à prendre des mesures pour faire face aux risques de déforestation.
Accroître la transparence et l’analyse des risques grâce à la cartographie des chaînes d’approvisionnement
En partenariat avec l’Institut européen de la forêt et Canopée, Trase a créé un
tableau de bord interactif d’évaluation des risques pour le ministère de la Transition écologique, en vue d’accroître la transparence de la chaîne d’approvisionnement et d’inciter les entreprises à dissocier les importations de soja du risque de contribuer à la déforestation.
Trase rassemble une série de données sur les douanes, les impôts et la propriété des actifs, afin de relier les marchés de consommation à la déforestation dans les pays producteurs. La création de ce tableau de bord impliquait l’élaboration de visualisations personnalisées qui permettent aux utilisateurs de comprendre rapidement où le risque de déforestation se concentre dans une chaîne d’approvisionnement. Les utilisateurs peuvent également filtrer les résultats de manière à concentrer leur attention sur des entreprises importatrices et exportatrices spécifiques.
À l’heure actuelle, le tableau de bord se concentre sur les importations de soja en provenance du Brésil, car il s’agit du produit agricole le plus importé par la France, à savoir environ 3,5 millions de tonnes par an, dont environ les deux tiers proviennent du Brésil. À l’avenir, le tableau de bord pourrait être élargi afin d’inclure d’autres produits de base présentant un risque de déforestation et d’autres pays producteurs. Une mise à jour des données est déjà en cours.
Des données exploitables pour réduire le risque de déforestation
Le tableau de bord indique la quantité de soja importée par chaque entreprise en France, les endroits où le soja est cultivé au Brésil et à partir de quels ports il est exporté. De manière cruciale, il estime le risque de déforestation associé aux importations de soja de chaque entreprise et permet de définir un seuil de risque pour différencier les risques faibles et élevés. Le groupe de travail multipartite de la SNDI sur le soja a recommandé l’utilisation d’un seuil de 90 %, considérant « à faible risque » les plus gros volumes de soja qui contribuent collectivement à moins de 10 % de la déforestation totale associée au soja brésilien importé par la France.
En utilisant ce seuil recommandé, les données montrent qu’en 2017-2018, Bunge, négociant américain en produits agricoles, était lié à 69 % des exportations de soja à haut risque de déforestation vers la France . Cargill, un autre négociant américain, était exposé à 8 % des exportations de soja à haut risque de déforestation vers le marché français.
Les données montrent également que seulement 20 % des exportations de soja brésilien vers la France représentent plus de 90 % du risque de déforestation dans ce commerce. La municipalité de Formosa do Rio Preto, dans l’État de Bahia, se distingue par le risque de déforestation le plus élevé concernant les exportations vers le marché français.
En publiant le tableau de bord sur un site gouvernemental, le ministère de la Transition écologique affirme sa volonté de collaborer avec les entreprises qui importent du soja en France et de les inciter à prendre des mesures pour réduire le risque de déforestation. Trase appuie ces efforts en fournissant des données claires et solides visant à éclairer les discussions.
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